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Mes Années Pour Devenir Infirmier

Mes Années Pour Devenir Infirmier

L'environnement et la santé ne peuvent pas fonctionner séparément. Consultez des informations sur ces thèmes !


Attention, le moustique pique mais pas que !

Publié par Damien Robinet sur 30 Juillet 2016, 16:10pm

Catégories : #Ecologie - conso - biodiversité - énergie, #Sante-Maladie-Traitement

Attention, le moustique pique mais pas que !

Le moustique sort de nouveau de son lit pour venir nous piquer dès que l'occasion se présente. Pendant que l'on dort ou qu'on se promène en forêt, près d'un point d'eau ou dans les champs, il est là pour nous sucer notre sang.

Cet insecte, en plus d'être dérangeant avec les boutons qui éclosent après son passage sur notre peau, l'allergie qui peut se déclencher, ces petites bêtes sont également porteuses de maladies comme le Chikungunya et la Dengue.

Des moyens de lutte et de protection existent et c'est ce que nous allons voir tout au long de cet article.

Attention, le moustique pique mais pas que !

Fiche insecte

Le moustique est un insecte à cycle complet de métamorphose (œuf, larve, nymphe, adulte) tout comme 85% des insectes. Il appartient à l'ordre des diptères car il n'a qu'une seule paire d'ailes. Ils ne vivent que 15 jours à 1 mois.

Il est présent partout et s'adapte à tous les milieux (sauf à celui de l'antarctique). En France, une cinquantaine d'espèces différentes sont répertoriées mais seuls les moustiques communs de la famille des culicidés piquent.

Les moustiques se nourrissent de nectar de fleurs et sont donc, au même titre que les abeilles, des pollinisateurs. Ils participent également à l'assainissement des eaux stagnantes. Les femelles piquent car elles ont besoin de protéines, présentes en grandes quantités dans le sang, indispensables à la maturation des œufs. C'est le fluide salivaire, contenant des agents anti-coagulants, qui provoque la démangeaison. Elles l'injectent pour éviter que la peau ne cicatrise.

L'eau stagnante contenant de la matière organique est favorable à la croissance des larves. Celles-ci se nourrissent de phytoplancton, de bactérioplanction, d'algues microscopiques et de particules de matière organique.

Chaque espèce a une préférence pour ses piqûres. Le moustique antropophile piquera l'homme tandis que le zoophile préférera les animaux.

Attention, le moustique pique mais pas que !

Un Etre Vivant vecteur de maladies...

Au fur et à mesure de ses piqûres, le moustique, qui entre en contact avec les fluides sanguins, peut propager des virus et bactéries entre humains et animaux. En effet, il peut aspirer le sang de plusieurs individus à la suite et il suffit qu'un seul homme ou animal soit porteur d'un agent pathogène pour être transmis aux autres.

Sur les 3500 espèces répertoriées dans le monde, une quinzaine véhiculent des maladies potentiellement mortelles.

Surnommé le Serial Killer du règne animal, il est responsable de près de 800 000 décès par an.

Le moustique tigre, vecteur de la Dengue et du Chikungunya, se propage en France où il a déjà colonisé une trentaine de départements. Le problème n'est donc plus réservé exclusivement aux pays du Sud. La faute au réchauffement climatique !

Zoom sur les maladies transmises :
Attention, le moustique pique mais pas que !
Le Paludisme

C'est une maladie transmise par le plasmodium via les moustiques (anophèle femelle). Il existe 5 espèces de ce parasite : P. falciparum, P. vivax, P. ovale, P. malariae, P. knowlesi.

Le paludisme sévit dans les zone marécageuses de l'ensemble du globe. Les pays occidentaux, ayant asséchés ces zones humides, la zone de prolifération est donc restreinte.

Dans les Pays du Sud, en revanche, le combat est toujours d'actualité. Les organisations internationales et les ONG ont permis la diminution du nombre de cas. Les plus touchés sont l'Afrique (90% des décès), l'Asie et l'Amérique du Sud Amazonienne.

Les symptômes pour le paludisme "simple" sont : fièvre, frissons, céphalées, douleurs musculaires, troubles digestifs, asthénie (fatigue).

Pour le paludisme "grave" avec atteinte d'un organe vital ce sont : prostration, détresse respiratoire, perte de connaissance, insuffisance rénale, complications neurologiques (troubles du comportement, convulsions, coma). Ça peut aller jusqu'à la mort ou des séquelles durables, surtout chez les enfants.

Les chercheurs travaillent sur l'élaboration d'un vaccin pour éradiquer le paludisme.Pour le moment, seuls la prévention (assainissement des zones humides, insecticides, moustiquaires, répulsifs...) et un traitement antipaludique (quinine et chloroquine) permettent de faire reculer la maladie.

De nouveaux traitements sont mis à disposition, aujourd'hui, pour pallier à l'émergence des résistances.

Attention, le moustique pique mais pas que !
La Fièvre Jaune

C'est une maladie virale due au virus amaril (arbovirus = transmis par un insecte vecteur : le moustique) qui sévit en Afrique Subsaharienne et en Amérique du Sud.

Cette maladie provoque une infection virale aiguë de gravité variable.

Les symptômes sont : fièvre, frissons, douleurs musculaires et maux de têtes.

Après une phase de rémission, une aggravation se fait dans 15 à 25% des cas avec un syndrome hémorragique (vomissements de sang noirâtre), ictère (jaunisse), troubles rénaux, phase de délire, convulsions et coma. La mort est effective dans 50% des cas.

Le repos est préconisé pour guérir de la maladie avec une prise de médicaments pour limiter la fièvre, les vomissements et la douleur. Il faut également se réhydrater.

Une fois guéri, le système immunitaire a acquis une réponse capable de combattre la maladie à vie. Un vaccin anti-amarite existe et la réglementation internationale préconise une injection tous les 10 ans.

Attention, le moustique pique mais pas que !
La Dengue

Cette maladie virale transmise par des moustiques du genre Aedes est due, tout comme la fièvre jaune (lire plus haut), à un arbovirus du genre flavivirus.

Il existe quatre sérotypes distincts : DEN-1, DEN-2, DEN-3, DEN-4. Lorsqu'un individu acquière l'immunité adéquate contre l'un de ces sérotypes, il n'est valable que pour celui-ci, pas pour les autres. De plus, si ce même individu est atteint par un autre sérotypes, la maladie sera plus violente et accroîtra le risque de développer une dengue sévère, dite hémorragique.

La dengue sévit principalement dans l'ensemble de la zone intertropicale mais tend à conquérir tous les territoires, y compris la France où deux premiers cas ont été détectés à Nice en 2010.

Les symptômes d'une Dengue classique sont : forte fièvre, maux de tête, nausées, vomissements, douleurs articulaires et musculaires et éruption cutanée. Après une rémission, les symptômes s'intensifient : hémorragies conjonctivales, saignements de nez, ecchymoses.

Dans les cas sévères (Dengue hémorragique), concernant 1% des cas dans le monde : fièvre persistante, hémorragies multiples, douleurs abdominales.

A ce jour, aucun traitement ni vaccin n'est commercialisé. Les recherches sont toujours en cours. La lutte se fait uniquement avec le contrôle des moustiques vecteurs et la protection individuelle.

Attention, le moustique pique mais pas que !
Le Chikungunya

Cette maladie endémique, présente principalement en Asie du Sud et en Afrique, est transmise par le moustique tigre (du genre Aedes) reconnaissable par ses rayures blanches et noires. Elle a fait son apparition en Europe en 2007 par le moustique Aedes Albopictus et dans le Sud de la France en 2010. Elle a atteint les Antilles en 2013 et le continent américain en 2014. La température et l'humidité des régions françaises sont favorable à l'éclosion des oeufs de moustique vecteur déjà présent sur le territoire.

En langage Makondé (Tanzanie), Chikungunya signifie : "qui marche courbé en avant". Ce terme vient du fait des différents symptômes provoqués par la maladie, à savoir : atteintes articulaires invalidantes principalement au niveau des petites ceintures articulaires (poignets, mains, pieds, chevilles...), des genoux, des hanches et des épaules accompagnées de maux de tête, fièvre, douleurs musculaires, éruptions cutanées, inflammation des ganglions lymphatiques cervicaux et conjonctivite. En Asie, des cas de saignement des gencives et du nez sont souvent recensés.

Le virus est rarement mortel. Les personnes les plus fragiles sont les personnes âgées, les enfants et les personnes ayant une faible défense immunitaire.

Le traitement est seulement symptomatique avec prescription d'anti-douleurs et anti-inflammatoires. Des corticoïdes peuvent être administrés pour les formes sévères d'évolution subaiguë-chronique.

Les actions sont plutôt préventives au niveau collectif (épandage d'insecticides et élimination des gîtes larvaires) et individuel (éviter une exposition aux moustiques : moustiquaires, manches longues, crèmes répulsive...).

Attention, le moustique pique mais pas que !
Zika

Le virus Zika est du genre flavivirus comme la Dengue et transmis par le moustique tigre (genre Aedes).

Originaire d'Asie et d'Afrique, il est apparu récemment en Amérique Centrale et Amérique du Sud créant une vague médiatique sur le sujet. Aedes Eagypti (Afrique) et Aedes Albopictus (Asie) sont les deux espèces vectrices principales même si pour ce deuxième, ça reste une suspicion car elle est elle-même vectrice du Chikungunya et de la Dengue laissant planer le doute.

Les symptômes ressembles étroitement à ceux des autres maladies (état grippal) : fatigue, fièvre, maux de tête, douleurs musculaires et articulaires dans les membres, éruptions cutanées ajoutés à une conjonctivite, douleur derrière les yeux, troubles digestifs, œdèmes des mains ou des pieds ainsi que des troubles modérés ne nécessitant pas d'hospitalisation.

Le diagnostic reste difficile car les symptômes sont similaires à ceux de la Dengue et du Chikungunya. Cependant, les femmes enceintes ont un risque très élevé de transmettre le virus à leur progéniture causant de graves anomalies de croissance cérébrale chez l'enfant (microcéphalie).

A noter que 70 à 80% des cas infectés par le virus ne développent aucun symptôme.

A ce jour, il n'y a aucun traitement ni vaccin. Ce premier est seulement symptomatique avec l'administration d'antalgiques. La prévention se fait surtout en évitant les piqûres de moustique et la lutte contre leur prolifération.

Attention, le moustique pique mais pas que !

Se protéger des piqûres de moustique et lutter contre leur propagation

Pour limiter au maximum la propagation des moustiques et donc des piqûres qui y sont liées lorsque les femelles doivent nourrir leurs petits, la lutte principale est d'éviter les gîtes larvaires où peuvent pondre les moustiques. Ceux-ci sont les eaux stagnantes, marécages, creux d'arbres, vieux pneus, coupelles d'eau sous les pots de fleurs, jardins privés et jardineries professionnelles où l'arrosage est abondant, gouttières mal entretenues, canalisations d'eaux usées, chantiers avec collections d'eau...

Les gestes à adopter sont donc d'évacuer l'eau s'accumulant dans les gouttières et autres récipients, se débarrasser des objets inutiles pouvant retenir l'eau comme les vieux pneus ou les bidons, changer l'eau des vases une fois par semaine, ne pas laisser d'eau stagner dans la maison et à l'extérieur, défricher et nettoyer les terrains abandonnés/inoccupés...

La lutte peut être aussi biologique avec l'incorporation de poissons dans les gîtes larvaires dès que possible comme les Gambusies (voir photo) qui se nourrissent des larves de moustique. Protéger les espèces prédatrices (crapauds, tritons, grenouilles...) est un excellent moyen pour chasser ces animaux piquants.

Au niveau individuel, le mieux reste de se protéger physiquement en adoptant des vêtements clairs et amples couvrant tout le corps, dormir sous une moustiquaire imprégnée d'un répulsif anti-moustique naturel, utiliser des répulsifs comme l'huile essentiel d'eucalyptus citronnée (eucalyptus citriodora) ou des encens d'huiles essentielles et de plantes. Les moustiques étant attirés par le CO2 dégagé par le corps et la transpiration, se rincer régulièrement après un effort ou en cas de fortes chaleurs est très recommandé.

Attention, le moustique pique mais pas que !

J'espère que cet article vous a plu, que vous avez toutes les clés en mains pour ne plus vous faire piquer et éviter les quelques allergies qui peuvent survenir (comme c'est mon cas).

Les moustiques ne sont pas tous dangereux. Les pires sont les moustiques tigres qui transmettent des maladies très dangereuses et c'est la raison pour laquelle il faut limiter la propagation et le développement de ces espèces qui piquent les hommes et les animaux.

Adoptez les bons réflexes pour limiter les eaux stagnantes et sachez que des nouveaux modes de lutte sont à l'étude comme la diffusion de moustiques mâles stériles dans l'environnement pour diminuer le nombre de ces insectes.

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